Pour certains, fonder une famille semble inaccessible. Un rêve distant dont la réalisation sera seulement parsemé d’embûches. C’est le cas pour Mylène et Jean-Daniel, voici leur histoire :
Le projet d’avoir un enfant commence avec Mylène en 2020. À cette époque, Jean-Daniel et elle ne se connaissent pas encore. Mylène est alors infirmière en néonatalogie, prenant soin de nouveau-nés malades et de grands prématurés, et accompagnant les nouvelles familles dans cette période difficile. Depuis des années déjà, elle souhaite avoir son propre bébé. Sans partenaire à 30 ans, elle décide d’enclencher des démarches pour devenir solo-maman. En clinique de fertilité, le diagnostique d’ovaires polykystiques est posé et en 2022, des inséminations commencent avec l’aide du PMA – programme de procréation médicale assistée du Québec. Les consultations, tests et traitements sont donc gratuits (une grande majorité du moins). Les inséminations débutent mais sont infructueuses — un pincement au cœur à chaque fois.
En même temps, le destin intervient. Mylène et Jean-Daniel se rencontrent. Ce dernier sait depuis toujours qu’il désire une famille et des enfants, mais attend la bonne personne. Lorsque Mylène lui fait part des démarches qu’elle entreprend en fertilité, elle lui dit qu’elle ne compte pas reporter son rêve pour une nouvelle relation. Il décide alors de la supporter dans son projet. Leur relation progresse doucement, s’approfondit, les sentiments s’intensifient, et Jean-Daniel souhaite éventuellement participer activement dans ce projet en tant que donneur dirigé.
La clinique de fertilité approuve leur demande et au cours de la prochaine année, Jean-Daniel passe tous les tests demandés. Nouvelle maison. Nouveau bébé chien. Nouveaux emplois. Lorsque les amoureux sont finalement prêts à poursuivre les inséminations… Les choses se compliquent. La clinique leur annonce alors qu’ils ont perdu leur accès au programme de gratuité. Les démarches doivent être recommencées à zéro : consultations, tests, traitements… Et tout, 100% couverts par le couple. La panique s’installe. Ces nouveaux coûts, ces délais, ce changement soudain d’attitude de la clinique, rien de tout cela n’était prévu!
Une bataille légale s’engage au cours des mois qui suivent, mais la clinique reste ferme dans leur décision. Les avocats sont clairs : continuer dans cette voie engendra plus de coûts que de simplement accéder à la demande de la clinique et de débourser tous les frais de leur poche. Injuste, peut-être, mais c’est la réalité.
Désespérés, isolés, drainés moralement et financièrement, Mylène et Jean-Daniel baissent les bras. Ils ont besoin d’une pause pour se reconstruire.
Puis, l’année 2025 commence. Le désir d’accueillir un petit être ne s’est jamais estompé, mais le vide se fait à nouveau sentir, plus fort que jamais. Ayant perdu foi en la clinique qui les a mal guidés, le couple décide de contacter une nouvelle clinique de fertilité, et de passer en fertilité In Vitro, vu les échecs vécus avec l’insémination. Malheureusement, la FIV n’est pas donnée!
L’idée d’avoir d’autres délais pour amasser ce montant est décourageante. C’est alors que leur recherche les pointe vers la « Fertility Friends Foundation ». Lorsque Mylène et Jean-Daniel appliquent pour une subvention, ils essaient d’ajuster leurs attentes… Après-tout, ce serait comme de gagner à la loterie, et la chance n’a pas été de leur côté jusque-là…
Puis leur chance tourne. Enfin! La Fondation annonce qu’elle leur accordera 5 000$ pour leur projet de fécondation In Vitro. Le rêve, leur grand espoir d’avoir leur enfant à eux, semble à porter de main. Les années parsemées d’obstacles, de déceptions, s’effacent pour laisser place aux possibilités.
Cette histoire, c’est la nôtre.
Si vous lisez ceci, c’est que pour vous aussi, le chemin est tortueux. Notre histoire est peut-être aussi la vôtre. Nous espérons que notre témoignage vous aidera à voir que vous n’êtes pas seul et que des gens et ressources sont là pour vous, malgré les difficultés.
Voici le moment où les contes se terminent normalement avec :
« Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »
Pour l’instant, nous commencerons par un!
— Mylène et Jean-Daniel —